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Depuis quelques années j’emprunte souvent les lignes de train régionaux. Durant ce temps suspendu du voyage, j’ai commencé à photographier les gens qui dorment dans les trains. J’ai cherché à fixer ces moments où ils ont été cueillis par le sommeil, bercés par le défilement hypnotique du voyage. Dans la lumière à contre-jour des fenêtres, sur le fond abstrait des paysages, les traits de leurs visages me font penser à des peintures. Dans cette sorte d’absence ils m’ont semblés extraordinairement confiants. Je les ai photographiés à distance, les effleurant du regard pour ne pas rompre le sortilège.
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